You are currently viewing Reconstitution de la mosaïque du Château de St Félix, Eté 2023

Source : https://actu.fr/occitanie/saint-felix-lauragais_31478/saint-felix-lauragais-cette-artiste-reconstitue-a-sa-facon-la-mysterieuse-mosaique-du-chateau_58554947.html

Caroline White, artiste anglaise établie à Saint-Félix-Lauragais, expose pour la première fois au château son interprétation de la mosaïque et de son cœur manquant.

C’est l’une des curiosités du château de Saint-Félix-Lauragais : une mosaïque, incomplète, qui orne le sol de la salle marquant aujourd’hui l’entrée de la bâtisse. « La partie que l’on possède daterait du XIXe siècle, renseigne Jérôme Hormière, guide conférencier au sein de l’Office de tourisme intercommunal (OTI) Aux sources du canal du Midi. Elle aurait servi d’écrin à une autre partie, le cœur de la mosaïque, qui a été déposée dans les années 1960 ou 1970. On suppose que si elle a été retirée, c’est parce qu’elle avait de la valeur. » 

C’est cette partie manquante qui a inspiré Caroline White. « Cela m’a toujours intriguée », confie l’artiste peintre et sculptrice, établie depuis des années à Saint-Félix-Lauragais. À tel point qu’en 2018, elle se lance un défi : livrer son interprétation de ce qu’aurait pu être cette fameuse mosaïque – du moins, son centre – du temps où elle était encore intacte. Elle passera tout l’été sur ce projet.

Des paons remplacés par des formes géométriques

Mais avant de se lancer dans une telle entreprise, l’artiste a d’abord longtemps étudié l’œuvre d’esprit néoclassique, sa composition, sa géométrie. C’est ce dernier point qui lui a donné le plus de fil à retordre. « La partie la plus difficile à réaliser, c’était cette bande géométrique (située sur l’extérieur, NDLR) », pointe-t-elle.

Car Caroline White tenait, malgré tout, à rester fidèle à l’œuvre originale. Elle s’est ainsi appuyée sur des photos prises sur place afin de reproduire au mieux l’écrin qui, bien qu’abîmé, reste largement visible du public.

« Ce n’est pas parfait, mais c’est tout de même très fidèle, se félicite l’artiste. Ceci dit, cela n’a pas été simple de construire l’ensemble. » Elle précise :

Un de mes oncles se souvient de paons, représentés au centre. Mais j’avais du mal à les imaginer là, je ne voyais pas comment je pouvais les intégrer à la composition. Il aurait fallu les disposer dans tous les sens. L’idée a donc été de continuer à utiliser la géométrie existante pour composer le cœur manquant. Caroline White Artiste peintre et sculptrice

Un support pour les visites guidées

Côté technique, la Saint-Félicienne a opté pour de l’huile sur gesso (sorte d’enduit ou de plâtre) sur bois. Elle a ainsi livré une œuvre de 2 016 mm x 2 016 mm – l’originale, au sol, mesure 4 032 mm x 4 032 mm -, composée de neuf panneaux.

Mais ce n’est que cinq ans après l’avoir livrée que Caroline White peut voir son interprétation exposée dans sa totalité au sein du château de Saint-Félix-Lauragais, tout près de la mosaïque originale. « C’est la première fois que les neuf panneaux sont assemblés au château, confie-t-elle. C’est un peu curieux de les voir à côté de la mosaïque, mais ils ont toute leur place ici. Ils sont mieux là qu’en neuf morceaux, éparpillés et cachés dans mon atelier. »

Exposée depuis la mi-mars, l’œuvre devrait être dévoilée au public dimanche 9 avril, à l’occasion de la 47e édition de la Fête de la Cocagne, l’événement marquant la première ouverture de l’OTI pour la saison. Elle sera ensuite visible en permanence aux horaires d’ouverture et commentée lors des visites guidées. « Je pense que cette interprétation pourra véritablement aider les visiteurs à mieux saisir, mieux comprendre et imaginer ce à quoi pouvait ressembler cette mosaïque, admet Jérôme Hormière. C’est une interprétation, certes, mais cela permet d’avoir une vue d’ensemble. »